ill. Nina Tara |
Un coupable presque parfait est l'un des romans porteurs de la rentrée littéraire de Flammarion Jeunesse. Traduit de l'anglais, il est le premier tome d'une série d'enquête des jeunes détectives Wells et Wong. Et comme introduction à leurs aventures, il est parfait !
L'histoire se déroule en 1934. Daisey Wells et Hazel Wong sont deux pensionnaires de l'école de Deepdean. Pour tromper l'ennui, elles ont fondé une agence de détective et mènent des petites missions comme filer en douce leurs camarades. Mais leur passe-temps va rapidement devenir plus sérieux lorsque leur professeure de sciences disparaît... et que Hazel est persuadé d'avoir vu son corps dans le gymnase.
L'enquête de nos détective est racontée par Hazel dans son journal. Si Daisy est Sherlock Holmes, elle est Watson. Dans l'ombre de son amie, elle consigne les indices, dresse la liste des suspects rationalise les choses. Son « je » nous immerge dans l'enquête tout en permettant des digressions sur sa rencontre avec Daisy. Jeune Japonaise envoyée par son père en Angleterre pour étudier, Hazel a eu du mal à s'intégrer dans l'école. Mais Daisy s'est rapprochée d'elle, lui permettant de gagner le respect de ses camarades. Et Daisy est si belle, blonde et Anglaise ! L'amie rêvée pour Hazel. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que Daisy se sert d'elle comme d'un faire-valoir. Nous avons ainsi une analyse intéressante des rapports entre les deux filles, l'une discrète, l'autre exubérante.
Les couvertures anglaises de la saga |
Au niveau du fond, rien à dire sur l'enquête. Elle est passionnante et pleine de rebondissements ! Les deux jeunes détectives commencent par soupçonner tous leurs professeurs puis les éliminent les uns après les autres lors qu'elles trouvent des alibis. Elles s'emploient également à recueillir les témoignages de leurs camarades et à chercher des indices dans toute l'école. L'intrigue est haletante et on se prend parfaitement au jeu. Le coupable est presque parfait !
Quant à la forme... j'ai pour ma part moins accroché. Le livre est sensé être le journal de Hazel, où elle note à la fois les éléments de l'enquête et ses propres pensées et souvenirs. Sauf que dans les faits, nous trouvons des dialogues, des descriptions précises... Certes, cela rythme l'histoire, mais cela entre en contradiction avec la forme du journal.
Mais bref, je pinaille ; cette forme littéraire qui ne me satisfais pas n'empêche en rien notre implication dans l'enquête et l'empathie ressentie pour Hazel, notre narratrice. L'écriture fluide de l'auteure nous emporte et le livre, entre les mains d'un bon lecteur, sera dévoré en une ou deux soirées. J'attends désormais la traduction des prochains tomes qui nous promettent une évolution intéressante de la relation entre nos deux détectives, mais surtout de nouveaux mystères palpitants !
Un coupable presque parfait de Robin Stevens • UK Murder most unladylike 2014 • Traduction de Faustina Flore • Flammarion Jeunesse • 14 € • 340 pages • août 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Tu veux ajouter quelque chose ?